Mr Mercedes de Stephen King, éditions Le Livre de Poche

Roman, tristement, « prémonitoire » ? Et prix Edgar-Allan-Poe pour son auteur, en route ! 

Hodges est un flic retraité qui s’ennuie. « Heureusement », sa petite routine de pantouflard va être chamboulée par une lettre : celle du prétendu auteur d’une tuerie, toujours non identifié. Hodges va relancer son enquête de son côté pour mettre la main sur ce « Mr. Mercedes ». Le jeu du chat et la souris commence !


Un thriller qui reprend les codes un peu « généralistes » du genre avec une intrigue simple en guise de fil conducteur.  La scission du bien contre le mal est rapidement mise en place et évidente. Ce qui est le plus marquant c’est l’effroyable projection réaliste qu’il déclenche sur le lecteur : compte tenu des événements dont notre tueur est responsable, c’est à se demander si King n’est pas, tragiquement, visionnaire….

Laissant un peu de côté son registre fantastique/ terreur, l’auteur utilise tout de même un sacré condensé de toute l’horreur de notre société comme ingrédient principale et ça marche !


Un panel de personnages principaux classique : le flic un peu balourd à la limite de la névrose en début de roman, un geek, un ado black qui se joue des préjugés et une petite dame pas très nette.

Néanmoins, certaines habitudes ont la peau dure. Après le clown (merci pour le traumatisme à vie), voilà le marchand de glaces sociopathe. De quoi donner une toute nouvelle image aux « gentils » de l’enfance.

S’il vous plait, laissons Nounours & les Razmoket en dehors de tout ça !


Mr. Mercedes n’est pas un chef d’oeuvre du thriller mais c’est un roman à deux voix efficace, bien ficelé au rythme constant et qui se lit très facilement. Un changement de genre littéraire réussi tout en conservant les caractéristiques de l’écriture qui me font autant aimer King : passionnante, dans le vrai, sans fioritures ni hypocrisie (un « putain de merde » est plus spontané pour certains personnages qu’un « nom d’une pipe »).

Plus qu’une véritable chronique sur le premier tome de cette saga, je trouve qu’il démontre l’étendue du talent de l’auteur : Stephen King, à bientôt 70 bougies, est un écrivain qui s’adapte, se réinvente et vit avec son temps ; doué d’une véritable capacité à innover et à ne pas se reposer sur ses acquis.

Virage littéraire réussi pour le Maître de l’horreur, je serai au rendez-vous pour le tome II chez Le Livre de Poche . « The Best or Nothing! »

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